lundi 10 août 2009

WE Normandie : parapente et bord de mer

Récit d'un petit WE sympathique en Normandie pour une session parapente en bord de mer.

Samedi 8 août 2009 : Villers-sur-Mer


A 16H00 les conditions sont parfaites, 20 km/h de face, soleil, déjà plusieurs ailes en l’air. Mais la marée est encore un peu haute et nous ne pouvons pas poser en bas. Nous attendons 17H00 avant de se mettre en l’air.

Comme toujours avec les sites de bord de mer, le vent est soutenu. Le déco face-voile doit être bien maîtrisé sous peine de passer un mauvais moment.

Le déco falaise de Villers est assez particulier puisque posée au sol, la voile est sous le vent. Il faut se battre pour lever la voile sur les premiers mètres, puis se battre à nouveau pour ne pas se faire arracher dès que le vent s’engouffre dans l’aile. Mais ça passe, tout le monde se retrouve en l’air.

Le vol est excellent, on tient très facilement de Villers jusqu’à Houlgate, et quelques thermiques nous montent à plus de 200 mètres d’altitude. Ça change des 30 mètres de gain autorisés à Octeville. Je peux même envoyer quelques Wings sans-danger au dessus de la plage, raccrocher la falaise, remonter et recommencer...

Petits baigneurs houlgatais

Altitude 200 mètres. Falaises des vaches noires. On aperçoit Deauville au loin.

Quasiment 3 heures de vol pour Virginie et moi avant de poser tranquillement sur la plage de Villers.

Et voici Houlgate, suivi de Dives puis Cabourg.

Pour la petite anecdote, Doudou s’est mis dans les arbres. Bon d’accord ce n’est pas un vrai arbrissage. La repose au déco ne s’est pas bien passée, le posé s’est fait à une dizaine de mètres du terrain dans un champ de ronces et d’orties et la voile s’est affalée dans l’arbre juste derrière.

Comment ne pas reposer au déco de Villers


Dimanche 9 août 2009 : Commes

Aujourd’hui les conditions ont un peu changées. Le vent est plus faible et orienté nord-est. On part sur le site de Commes, à côté d’Arromanches.

Jusqu’à 16H30 le vent est très faible. Les super motivés font des ploufs de quelques minutes, se posent sur la plage, se baignent et remontent.

En fin d’après-midi le vent se renforce pour atteindre 25 km/h. Beaucoup de pilotes arrivent sur le site. On assiste à plusieurs déco biens folkloriques mais au final tout se passe bien.

En l’air le vent est assez travers. Autour du déco le relief est irrégulier et il faut vraiment se méfier des zones sous le vent. Rejoindre Port-en-Bessin n’est pas forcément évident. Les pilotes qui tentent la traversée en restant au dessus des falaises se retrouvent dans une zone sous le vent et se font piéger par le venturi d’un petit vallon situé à mi-chemin.


La solution est d’accepter de traverser au niveau des préfalaises. On est beaucoup plus bas (à peine 20 mètres / sol) mais au moins l’aérologie est saine. Une fois le vallon passé, il suffit de venir raccrocher les falaises pour remonter sans problème et atteindre Port-en-Bessin.

L'arrivée sur Port-en-Bessin

Avec Virginie nous volons une petite heure avant que les conditions faiblissent et nous contraignent à poser sur la plage.

Je pose sur la plage, pas loin des baigneurs ... un peu inquiets (les baigneurs)

mardi 4 août 2009

Bilan de 3 semaines de parapente

Les vacances sont terminées ! Retour à la maison après 3 semaines de parapente intense.

Le bilan est plutôt sympa :
  • 33 vols
  • 27 heures de vol
  • 16 sites différents dans les Alpes, de l’Ain jusqu’au Var
  • Le brevet autonome décroché pour Virginie et moi
  • Quelques décharges d’adrénaline mais pas de casse
Et au final, après 3 semaines non-stop, toujours la même question : on recommence quand ?

Nous posterons prochainement plusieurs billets pour balayer les plus beaux vols. En attendant, quelques photos en vrac.

Flo

Vol du soir à Bargemon (haut Var). On patiente 3 heures au déco en attendant que l'aérologie se calme. Décollage à 18H30 avec Patrice et Virginie. Nous ne sommes que 3 sur le site, on se régale pendant 1H30 avant de se poser à côté de la voiture.

Doudou, Zitoun et Airzab, le staff moniteur, en grande tenue sur l'atterro d'Anecy.

Altitude 3000 mètres, survol du Quaro (site de Jas d'Oris, Isère). Mon plus haut plafond jusqu'à maintenant. Massif minéral, plutôt hostile, très impressionnant, un peu angoissant aussi.

Préparation de la machine sur le déco de Valbonnais, pente Ouest du Colombier. C'est généralement le moment ou apparaît un petit nœud dans le ventre qui disparaîtra une fois en l'air.

Transition le Chatel / Valbonnais. Déco de Courtet (massif de l'Obiou) à 17H00, on se retrouve à 2300 mètres d'altitude sur le Chatel avec Sara et Doudou. On tente la traversée pour se poser au camping du Valbonnais, à 12 km. Nous sommes scotchés par la brises à 500 mètres / sol. On se pose dans un champ à mi-chemin.

Survol du lac d'Aiguebelette (Savoie) avec Doudou, Airzab, Virginie, Françoise et le cratère club au complet. Un des sites les plus beaux que j'ai pu pratiquer. 1H30 en l'air pour le dernier vol de la session.

mardi 23 juin 2009

Week end à Octeville : entre la mer, les falaises et l’aéroport

Samedi 20 juin : découverte du site

Flo, Alice, Alex et Sophie partent à 8h30 de Paris, ils arrivent à 11h à Octeville, et vont se faire leur premier Vol de la journée, tandis que moi je suis à l’hôpital essayant de voir rapidement mes 14 patients pour partir à 12h d’Orsay.

A 15h j’arrive sur le déco. Ils sont tous contents, ils ont fait leur vol de 1h au bord de l’eau. Malheureusement pour moi les conditions sont trop fortes pour que je décolle, le vent souffle à 20-25 km/h. Le site est magnifique. D’autres parapentistes décollent avec une maitrise que je suis loin d’avoir.

Flo en vol au dessus de la plage

Et puis on ne s’ennuie pas, un biplace vient trop près de la combe à droite, et là c’est le drame, il ne peut plus en sortir et se prend les suspentes dans un poteau électrique, on entend crak, une aile toute neuve, ca fait mal !! Mais heureusement rien de cassé pour les pilotes.

On se décide à partir après que Damien et Alex m’aient montré comment décoller et atterrir sur le déco et sur la plage :-).

On ramène Damien à la gare du Havre, puis on fait quelques courses, et on finit par un petit monaco en terrasse d’un café.

Le soir venu, il faut que l’on trouve notre lieu pour camper. Le 1er site près d’une usine d’épuration nous fait vite rebrousser chemin, par son aspect peu accueillant.
Après quelques demi-tours, et grâce à l’Iphone, l’objet indispensable, nous arrivons à trouver un 2e site : Vue sur mer, parking pour le camion d’Alex et Sophie et pour notre petite seat, et entouré de champs pour planter la tente et avec cela un coucher de soleil magnifique sur la mer.


Pendant que nous installons notre super tente quecha 10 sec, tapis de sol, duvet…, Alex gère le barbecue, Sophie et Alice préparent le repas.

Ce fut un diner bien sympathique de campeurs sauvages avec côtes de porc, Grimbergens, chipos au charbon, merguez grillées, chips, melon, coulommiers et mont Blanc vanille praliné, et pour finir une tisane et au lit tout le monde.

Dimanche 21 juin : ça vole

Le lendemain, première pensée : le vent est comment ?
Arrivé sur le déco toujours à Octeville : un peu travers droit, personne sur le site il est 9h30.

On appelle la tour de contrôle pour demander l’autorisation de voler. Ce site est en plein dans la CTR de l’aéroport du Havre. Interdit de dépasser 40m au dessus du déco, interdit d’aller à gauche du déco sauf pour l’approche.

Attention à ne pas dépasser 40 m au dessus des falaises

En attendant que quelqu’un teste la masse d’air pour voir si ça tient, on s’entraine au face voile où j’ai bien des progrès à faire (si ce n’est pas tout à apprendre). Après 1heure de gonflage face voile, grâce aux conseils avisés d’Alex et à un peu de volonté je progresse bien.

Vers 11h, nous ne sommes plus seul sur site, un parapentiste décolle et tient.

Allez à nous, enfin à MOI !!
La boule au ventre je décolle face voile, avec un petit peu de maitrise (par rapport à avant), là mon cœur s’emballe mes mains tremblent, 1er vol sur ce site et sans moniteur, mais heureusement Alex me guide un peu, et puis au bout de 7min je me pose sur la plage tranquillement.

Le moins drôle c’est de remonter, avec le sac sur le dos (12 kg), je monte aux cotés de Flo et Alice les 498 marches qui nous relient au déco, c’est du sport le parapente !!!
Et bien la prochaine fois j’atterri au déco !!

Un petit vol pour m’entrainer à atterrir au déco : déco face voile, et après 2 approches infructueuses, je me pose sur le déco tranquillement.

J'atterris au déco : c'est un peu technique mais ça évite de remonter les 498 marches !

Petite pause déjeuner rapide avant que les conditions ne se renforcent.

Mon plus long VOL : après un décollage face voile un peu subit et un petit tour de frein, c’est parti pour Antifer !!
Tous les cinq, au dessus des falaises, nous avançons au grès du vent et de notre aile, qui nous porte bien gentiment.

Flo en sortie de déco

Moi en vol, en direction du port d'Antifer (au loin)

Nous avons atteint notre objectif : le port d'Antifer à 12km du déco

Les freins aux poulies, pilotage sellette le long de la crête, c’est excellent, une vue sans pareil et on se prend pour les rois du ciels, mais non des avions et hélicos nous rappellent que pour nous c’est 40m maxi. Superbe traversée 12km aller, et 12 retour, 1h 20 de vol sous un ciel magnifique !!

Sur le chemin du retour

Puis un dernier petit vol de 45 min près du déco ou ça tient tout seul, et la journée s’achève parfaitement.

Retour sur Paris en 3h (avec quelques bouchons), la tête pleine de souvenirs, et rêves à venir.

Vous trouverez toutes les photos du WE ici.
Et une vidéo en vol !

Virginie

lundi 22 juin 2009

WE école : Innimond et Sapenay

La journée de samedi s’annonce exceptionnelle, le dimanche est plus mitigé. Nous partons une nouvelle fois en direction de Culloz, accompagnés de Zitoun et Rémi pour l’encadrement.


Samedi 13 juin 2009 : Innimond et Sapenay

Beau soleil ce matin. Nous partons tous pour le site d’Innimond. Innimond est un site du matin (déco est). Le décollage est court et étroit, tenue de cap obligatoire.

Le terrain d’atterrissage n’est pas très grand comparé au Sapenay. Le champ est encadré par une ligne électrique côté relief, une route côté vallée et de grands peupliers sur les côtés.

La route est longue pour atteindre l’atterro du décollage et il est pratiquement impossible de poser avant. La consigne est donc de filer droit vers le terrain d’atterrissage dès que l’on commence à s’enfoncer sous le déco.

Innimond

Zitoun ouvre et part se poser pour guider les approches.

Je pars dans les derniers avec Emma, Didier, Pierre et Manu. On arrive à tenir au dessus des crêtes. Quelques thermiques nous font prendre jusqu’à 300 mètres de gain. Didier Pierre et Manu nous laissent pour partir en cross.

Emma se posera au bout d’une heure de vol. J’en profite pour battre mon record de durée en tenant quasiment 2 heures au dessus de la crête.

L’après-midi nous volons au col du Sapenay. Nous y avons déjà volé un grand nombre de fois et nous commençons à bien connaître le site. Virg et Martin se sacrifient pour faire la première navette.

Pour les autres, le plan de vol consiste à tenir le long de la crête puis à se diriger vers l’atterrissage lorsque nous avons perdu 50 mètres par rapport au déco. Ça tiens tout seul mais la crête est saturée d’ailes. Il y en a dans tous les sens et il faut vraiment être attentif.

Virg se concentre sur le déco du Sapenay

Je tiens 1H30 sur ce vol avec des gains de 320 mètres (maximum autorisé). Eugène restera au moins 2H30 en l’air.

La journée a tenu ses promesses, je cumule 3H30 sur 2 vols magnifiques. Le bilan est terni par un arbrissage sur la crête du Sapenay, qui ne coûtera heureusement rien d’autre que la réparation de la voile.

Dimanche 14 juin 2009 : Sapenay

Aujourd’hui nous repartons au Sapenay. La masse d’air est hyper stable et il ne faut pas espérer faire de longs vols.

Nous en profitons pour travailler les virages dynamiques : mise en tangage puis déclenchement du virage juste avant la ressource, lorsque la voile repasse au dessus du pilote. Les virages sont engagés avec une énergie importante, ça commence à envoyer doucement.

Pour le denier vol, le sud annoncé commence à rentrer. Seuls Pierre et Virg décolleront, bien contrés jusqu’à l’atterrissage. Redescente en camion pour les autres puis retour à la maison.

Excellent WE ! Rendez-vous dans un mois pour la semaine école.

Vous trouverez les quelques photos du WE ici.

WE école : Chamoux

30 mai, 31 mai, 1er juin 2009

Probablement LA meilleur sortie école jusqu’à maintenant : Plein de (longs) vols, 4 monos juste pour nous et aucun incident.
De notre gîte de Culloz, nous avons volé tous les jours sur le site de Chamoux, non loin de Chambéry.


Chamoux est un site assez particulier. Le décollage est ouest, avec une longue pente herbeuse. On survole un rideau d’arbres en sortie de déco qui impressionne un peu.

Rémi en sortie de déco

L’atterrissage est très spacieux mais la brise est puissante l’après-midi et beaucoup de pilotes peuvent se faire piéger et poser très loin du terrain.

Le déco se situe dans une combe qu’il faut longer avant de déboucher sur la vallée. Le vol ressemble donc à un mini-cross.

L'atterrissage de Chamoux

Samedi :

Découverte du site à travers quelques petits vols fléchette. On s’exerce également aux grandes oreilles.

L'accès au décollage se mérite

Dimanche :

Grande journée avec 4 grands vols pour la plupart des apprentis. En s’accrochant un peu, il est possible de tenir sur la crête en thermodynamique.

La grosse difficulté consiste à atteindre le sommet en grattant sur la crête. Une fois au sommet, les thermiques sont bien plus simples à exploiter.

Virg en approche

Lundi :

Encore une grosse journée. Des conditions pré-orageuses rendent le vol thermique très simple sur les meilleurs cycles. La plupart d’entre nous explosent leurs records de durée de vol. On a aussi pu tenter quelques allers-retours sur Champlaurent.

Virg et Eugène en vol - Même au dessus de la vallée ça ne descend pas. Terminé, on se pose

Les conditions deviennent trop limites en milieu d’après-midi.

Toutes les photos sont ici.

mercredi 27 mai 2009

Récit de vol : 1er cross au Lachens

Jeudi 21 mai 2009 :

Un jour à retenir, le jour ou Virg et Flo ont quitté le bocal du vol local pour partir explorer le reste du monde sous leur parapente.

Pour les photos en vol, l’aérologie ne m’a pas laissé sortir mon appareil.

10H30, Alt 1600m :
UCPA Le Lachens, je vole depuis mercredi avec les stagiaires du stage perf encadrés par Martial et Patrick. Nous sommes une quinzaine de volants à se préparer sur le déco sud du Lachens. Plan de vol : cheminer le long de la pente sud vers l’ouest du Lachens et se poser sur l’atterrissage delta de la Roque.

Ça commence à chauffer et à déclencher. Les moins expérimentés partent les premiers pour profiter d’une aérologie encore calme.

Déco sud, avant de partir

11H00, Alt 1600m :
Toujours au déco sud. Tout le monde est parti sauf Virg, Sabine et moi. Les derniers en l’air tiennent sur la crête.
Je gonfle en face voile, décolle et longe la pente sud pour rester en l’air. Ça tient vraiment bien, je prends 100 mètres de gain sans effort.

Virg loupe son gonflage. Je l’attend en restant au dessus du déco. Soaring bien sympa avec Loïc et Peter en biplace.

Soaring sur la pente sud du Lachens

11h15, Alt 1700m :
Virg et Sabine nous ont rejoints, nous survolons la crête en direction de la face ouest du Lachens. Etienne, Sandrine, Loïc et Lionel sont déjà là-bas et ont l’air de bien monter. Alice est trop basse, direction le terrain d’atterrissage. Dommage !

11h30, Alt 2000m :
Ouest du Lachens, les thermiques sont bien présents. Plutôt bien construits, assez larges. Facile ! Nous grimpons tranquillement avec Virginie à 2000 mètres ou nous retrouvons Lionel.

Martial à la radio nous indique que nous pouvons transiter vers le Brouis si nous le souhaitons.
Yiihaa. C’est parti, Lionel en tête suivi de Virg et moi pour sortir du bocal du Lachens. Cap à l’ouest pour venir accrocher la pente sud du Brouis. Nous transitons sur environ 3 km avant de raccrocher.

Transition Lachens - Le Brouis

11h50, Alt 1600m :
Ça tient bien sur la pente sud du Brouis. Lionel et moi avons raccroché assez haut. Virginie est arrivée plus bas et doit travailler pour récupérer un peu de gaz.

Sabine, Loïc, Etienne et Sandrine nous rejoignent à leur tour. Nous tenons en soaring sur toute la crête. Je fais quelques points bas mais ça remonte toujours. Au pire les champs au pied du Bruis ont l’air accueillants.

12h00, Alt 1600m :
Nous sommes toujours 7 à cheminer le long de la crête du Brouis. L’aérologie se renforce. Il faut être plus actif sur le pilotage pour amortir les mouvements de tangage et roulis. Patrick propose à ceux qui le souhaitent de retourner à l’extrémité ouest du Brouis pour se poser à Bargème.

Lionel, Sandrine et Virg doivent être fatigués puisqu’ils partent en direction de Bargème.

12h10, Alt 1600m :
Virg et Lionel ont pu se poser sans encombre à Bargème. Sandrine n’a pas pu atteindre Bargème et a été contrainte de se vacher dans un champ à Barlet. Vachage parfait, tout va bien.

Pendant que Patrick part à la recherche des stagiaires au sol, Sabine, Loïc, Etienne et moi poursuivons notre vol au dessus du Brouis. L’objectif est de reprendre suffisamment de gaz pour transiter vers la Roque et nous poser à l’atterrissage officiel. Les thermiques sont faibles, il faut travailler dur !

Sur le Brouis

12h30, Alt 1800m :
Les thermiques, timides jusqu’à maintenant se renforcent et nous parvenons tous à gagner 200 mètres sur le sommet du Brouis. Patrick annonce que nous pouvons tenter la transition vers la Roques. Loïc et Sabine partent les premiers.

Je choisis d’enrouler encore quelques secondes pour gagner une cinquantaine de mètres et assurer la transition. Etienne choisis la même option que moi.
Grosse erreur puisque nous sommes en fin de cycle et le thermique nous lâche. Nous perdons 200 mètres. Dommage, nous venons de rater la navette pour la Roque.

12h35, Alt 1600m :
Nous sommes toujours bloqués au dessus du Brouis avec Etienne. Impossible de remonter pour transiter vers la Roque et l’aérologie deviens turbulente.

Patrick arrive en camion au pied du Brouis du côté de la Bastide. Il nous indique un champ accueillant et nous demande de nous poser rapidement.

L’approche se fait aux oreilles, le vent du sud est bien soutenu et les conditions sont turbulentes. Malgré la fatigue l’approche est réussie, pas de casse au posé.

12h40, Alt 1100m :
Ça y’est, Etienne et moi sommes posés. Nous retrouvons Sandrine, Virg et Lionel qui ont été ramassés par Patrick. Nous apprenons que Sabine et Loïc ont pu se poser sans encombre à La Roque.

Notre premier cross

Quel vol ! Une dizaine de km parcouru et 1h40 de vol intense avec les copains. Excellent. Merci Patrick et Martial pour ce vol. Maintenant on va se coucher, on est crevés !

Flo

mardi 26 mai 2009

Une semaine riche d’expérience sur le toit du Var : Le Lachens

Lundi 18 mai 2009 : Premier thermique

Dans l’après-midi, alors que les thermiques fleurissent sur la face ouest du Lachens je m’élance à l’aventure et quel bonheur d’attraper ces petits ascenseurs qui nous maintiennent dans les airs. C’était la première fois que j’arrivais à les enrouler.

Koyot girl

Mercredi 20 mai 2009 : Thermiques et cravate

Grâce à la clémence du climat local, une activité thermique se met en place et nous permet de dépasser les 2000 m d’altitude et de parcourir 4.5 km.

Dans l’après-midi, faute d’un bon contrôle, je m’élance de l’ouest avec une cravate (A’), qui malheureusement, malgré de multiples manœuvres ne se défait pas. Un vol marqué par un contre à la sellette, donc peu confortable mais heureusement sans soucis et bien posé.

La Roque Esclapon de haut

Jeudi 21 mai 2009 : Premier cross

Après 2 petits ploufs, et un décollage raté car je ne maîtrise pas le face voile, je m’élance dans les airs sans me douter que je vais faire avec Flo et d’autres notre plus beau vol jusqu’alors. Les thermiques se multiplient et nous permettent de nous élever très haut, puis on entend à la radio la possibilité d’aller vers la montagne d’en face : le Brouis.

Le déco sud du Lachens

Au côté de Flo, je transite vers cette montagne qui m’accueille modestement, me permettant de me maintenir à la même altitude en longeant sa crête.
Après 55minutes de vol, fatiguée par cette lutte pour rester dans les airs, je choisis de redescendre pour me poser devant le petit village de Bargème (village sur une colline plein sud avec un château en ruine).

8 km en tout de distance parcourue, quelle traversée formidable pour moi, parapentiste débutante !

Samedi 23 mai 2009 : autonomie ? Premier arbre

Première journée sans moniteur, la boule au ventre je décolle du nord avec mes compagnons de vol, Flo, Sandrine, Alice, Loïc et Patrice. Le vol se passe tranquillement.

Patrice au déco nord

Dans l’après-midi, très excitée par ce vol, espérant de bonnes conditions thermiques, je m’élance du sud. Les erreurs vont s’enchaîner.
Tout d’abord je ne fait pas attention à mon cône d’autonomie, je suis contrée par le vent, ensuite je me rend contre que je vais devoir me « vacher », je suis malheureusement peu garnie en terrain, ils sont très petits et entourés d’arbres. Je vais devoir la jouer serré.
Enfin je fais mon approche en S mais je suis trop brutale sur mon dernier virage à gauche. Je fais du roulis, je ne contrôle pas ma trajectoire et là c’est l’arbre qui m’attend, je m’y pose à 5 mètres au-dessus du sol.

Heureusement rien de cassé, je préviens en radio et 30 minutes plus tard, grâce à Martial (l’homme qui grimpe aux arbres), Patrice et Roger, je suis sur la terre saine et sauve avec mon aile intacte.
Et voila comment on se remet à sa place.

Pour finir, pour ne pas partir sur un mauvais souvenir, on fait un dernier vol qui se passe très bien.

J’ai donc beaucoup appris de cette semaine.

Koyot girl, l’écureuil qui apprend à voler.

Face voile de Koyot girl

mercredi 13 mai 2009

Récit de vol : Col du Sapenay, conditions thermiques

Voici le récit de l'un de mes premiers longs vol en conditions thermiques. Au programme taquinage de buses et oreilles accélérées.

Bonne lecture
Flo

Samedi 9 mai 2009, 15H00, Col du Sapenay


Nous observons l’aérologie et les autres pilotes tout en déjeunant. Au moins 2 autres écoles nous ont rejoins. Avec les locaux, nous devons être une quarantaine de pilotes sur le site. Il y’a déjà une jolie grappe de voiles qui exploitent les ascendances juste devant le déco.

La brise est soutenue, parfois un peu forte, mais ça décolle sans problème. En sortie de déco les voiles sont contrées et se font balloter sérieusement. Plus loin en plaine l’aérologie paraît plus calme.

Didier ouvre et se pose au terrain d’atterrissage, 700 mètres plus bas, pour surveiller les approches.

15H30, Alt 900m :
Je m’installe sur la moquette entre 2 ailes, gonflage face voile et c’est parti.
Je m’attends à me faire brasser en sortie de déco comme les autres mais le thermique semble s’affaiblir et je passe sans problème. Je me dirige en plaine avec l’objectif de raccrocher le thermique de la croix.

Arrivé à la verticale de la croix je ne trouve rien. Ça chahute de temps en temps mais le vario ne décolle pas. Je cherche un peu en serpentant autour de la croix sans succès.

Verticale de la Croix

15h35, Alt 750m :
Je décide de quitter la zone de la croix et de me rapprocher du terrain d’atterrissage. J’espère trouver quelque chose en route. C’est frustrant de voir une quinzaine de voiles au dessus de sa tête sans pouvoir les rejoindre.

Je passe verticale de la ville de Chindrieux et la Golden commence à frémir. Je décide d’enrouler une petite ascendance. Un biplace enroule en même temps que moi. On tourne dans le même sens à 180° d’écart, comme dans les bouquins. Au bout de quelques minutes à +0.5/+1 ms, je retrouve l’altitude du déco. Ouf la partie continue. Emma m’a rejoint entre temps.

15h45, Alt 900m :
A force de jouer avec les petits thermiques, nous avons dérivé trop au nord. Didier sonne l’alarme et nous reprenons un cap sud. Nous traversons Chindrieux de nord en sud, contrés par un vent sud / sud ouest. Emma me lâche pour enrouler une petite ascendance, je garde un cap sud tout en serpentant.

Chindrieux et le lac du Bourget

15h55, Alt 850m :
Alerte : 3 grandes buses tournoient à 300 mètres de moi, au même niveau. Je prends un cap pour aller les taquiner. Je les rejoins 50 mètres en dessous et je rattrape leur ascendance. J’enroule à +3m/s. Les voiles et les sommets autour de moi s’enfoncent rapidement. Je me retrouve à 1200m et quitte le thermique pour me diriger vers le Molar. Emma est restée en bas avec les autres.

16h00, Alt 1200m :
Je me dirige tranquillement en plaine vers le Molar. C’est très calme mais ça monte toujours. Etrange. Après 2 minutes de ligne droite vers la plaine je suis à 1400m et ça monte encore. C’est frustrant de ne pas réussir à monter, c’est vraiment très inquiétant de se retrouver à monter partout !

Je décide finalement de faire les oreilles. Même en réduisant la surface de ma voile je continue de zérotter, voir à monter légèrement. Je passe aux oreilles accélérées.

J'apprendrai plus tard que ce phénomène étrange était probablement du à une confluence. Il n'y avait pas de danger, le ciel était clair.

Au centre de l'image : Le Molar (petit relief en forme de mamelon)

16h05, Alt 1460m :
Cap vers la plaine aux oreilles accélérées. Ça commence à descendre mais tout doucement. Pas plus de – 1m/s. Au bout de 5 minutes dans cette configuration, je parviens à redescendre à 1200m.

Je trouve Manu au même niveau et reprend une configuration classique. Ça ne monte plus.

16h15, Alt 1200m :
Didier doit quitter le terrain d’atterrissage et demande aux élèves de se poser rapidement. Je reprends une configuration oreilles accélérées jusqu’à atteindre une altitude de 700m.

16h25, Alt 600m :
J’observe l’approche d’Emma. Il semble y avoir un vent d’ouest bien soutenu au sol. Emma se fait légèrement surprendre et se pose en fond de terrain proche de la lisière des arbres. Après ma perte d’altitude j’engage une étape vent arrière très courte pour passer en étape de base bien avant le fond du terrain.

L'immense atterrissage de Chindrieux

16h30, Alt 250m :
Posé à 16h30 après une heure de vol très intense.
Durée : 1H00
Alt max : 1460m (Gain 460m)
Vario max : -4 ms / +3.7 ms

Flo