mercredi 13 mai 2009

Récit de vol : Col du Sapenay, conditions thermiques

Voici le récit de l'un de mes premiers longs vol en conditions thermiques. Au programme taquinage de buses et oreilles accélérées.

Bonne lecture
Flo

Samedi 9 mai 2009, 15H00, Col du Sapenay


Nous observons l’aérologie et les autres pilotes tout en déjeunant. Au moins 2 autres écoles nous ont rejoins. Avec les locaux, nous devons être une quarantaine de pilotes sur le site. Il y’a déjà une jolie grappe de voiles qui exploitent les ascendances juste devant le déco.

La brise est soutenue, parfois un peu forte, mais ça décolle sans problème. En sortie de déco les voiles sont contrées et se font balloter sérieusement. Plus loin en plaine l’aérologie paraît plus calme.

Didier ouvre et se pose au terrain d’atterrissage, 700 mètres plus bas, pour surveiller les approches.

15H30, Alt 900m :
Je m’installe sur la moquette entre 2 ailes, gonflage face voile et c’est parti.
Je m’attends à me faire brasser en sortie de déco comme les autres mais le thermique semble s’affaiblir et je passe sans problème. Je me dirige en plaine avec l’objectif de raccrocher le thermique de la croix.

Arrivé à la verticale de la croix je ne trouve rien. Ça chahute de temps en temps mais le vario ne décolle pas. Je cherche un peu en serpentant autour de la croix sans succès.

Verticale de la Croix

15h35, Alt 750m :
Je décide de quitter la zone de la croix et de me rapprocher du terrain d’atterrissage. J’espère trouver quelque chose en route. C’est frustrant de voir une quinzaine de voiles au dessus de sa tête sans pouvoir les rejoindre.

Je passe verticale de la ville de Chindrieux et la Golden commence à frémir. Je décide d’enrouler une petite ascendance. Un biplace enroule en même temps que moi. On tourne dans le même sens à 180° d’écart, comme dans les bouquins. Au bout de quelques minutes à +0.5/+1 ms, je retrouve l’altitude du déco. Ouf la partie continue. Emma m’a rejoint entre temps.

15h45, Alt 900m :
A force de jouer avec les petits thermiques, nous avons dérivé trop au nord. Didier sonne l’alarme et nous reprenons un cap sud. Nous traversons Chindrieux de nord en sud, contrés par un vent sud / sud ouest. Emma me lâche pour enrouler une petite ascendance, je garde un cap sud tout en serpentant.

Chindrieux et le lac du Bourget

15h55, Alt 850m :
Alerte : 3 grandes buses tournoient à 300 mètres de moi, au même niveau. Je prends un cap pour aller les taquiner. Je les rejoins 50 mètres en dessous et je rattrape leur ascendance. J’enroule à +3m/s. Les voiles et les sommets autour de moi s’enfoncent rapidement. Je me retrouve à 1200m et quitte le thermique pour me diriger vers le Molar. Emma est restée en bas avec les autres.

16h00, Alt 1200m :
Je me dirige tranquillement en plaine vers le Molar. C’est très calme mais ça monte toujours. Etrange. Après 2 minutes de ligne droite vers la plaine je suis à 1400m et ça monte encore. C’est frustrant de ne pas réussir à monter, c’est vraiment très inquiétant de se retrouver à monter partout !

Je décide finalement de faire les oreilles. Même en réduisant la surface de ma voile je continue de zérotter, voir à monter légèrement. Je passe aux oreilles accélérées.

J'apprendrai plus tard que ce phénomène étrange était probablement du à une confluence. Il n'y avait pas de danger, le ciel était clair.

Au centre de l'image : Le Molar (petit relief en forme de mamelon)

16h05, Alt 1460m :
Cap vers la plaine aux oreilles accélérées. Ça commence à descendre mais tout doucement. Pas plus de – 1m/s. Au bout de 5 minutes dans cette configuration, je parviens à redescendre à 1200m.

Je trouve Manu au même niveau et reprend une configuration classique. Ça ne monte plus.

16h15, Alt 1200m :
Didier doit quitter le terrain d’atterrissage et demande aux élèves de se poser rapidement. Je reprends une configuration oreilles accélérées jusqu’à atteindre une altitude de 700m.

16h25, Alt 600m :
J’observe l’approche d’Emma. Il semble y avoir un vent d’ouest bien soutenu au sol. Emma se fait légèrement surprendre et se pose en fond de terrain proche de la lisière des arbres. Après ma perte d’altitude j’engage une étape vent arrière très courte pour passer en étape de base bien avant le fond du terrain.

L'immense atterrissage de Chindrieux

16h30, Alt 250m :
Posé à 16h30 après une heure de vol très intense.
Durée : 1H00
Alt max : 1460m (Gain 460m)
Vario max : -4 ms / +3.7 ms

Flo

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