lundi 11 mai 2009

WE école : Ain et Savoie

Prélude

Un long WE de Pâques + deux camions + une douzaine d’élèves motivés + 2 moniteurs + 1 accompagnateur + 500 kg de matériel divers et varié + un peu de soleil = 3 magnifiques journées de parapente.

Ce premier WE dans les Alpes est riche en émotions. Premiers grands dénivelés (700 mètres de vide après le déco du Sapenay), premiers abandons, premiers longs vols, premiers incidents.

Pour ma part je garderai en mémoire mon premier long vol en conditions thermiques, 1H20 à partir du Col du Sapenay. N’étant pas autorisé à approcher des crêtes, je me lance en plaine à la recherche du fameux « thermique de la croix » d’après les conseils de Remi. Le thermique est là. Je n’ai pas de vario mais Remi m’aide à enrouler correctement. Résultat, 1H20 de vol. C’est assez turbulent, ça brasse, ça secoue, c’est impressionnant, ça fatigue, mais quel plaisir de monter à 1200 mètres, de voir les ailes des copains en dessous et de surplomber les reliefs.

Dans un tout autre style, le vol de Port aura été magique également. 40 minutes de soaring dans du pur coton passées à ressentir la glisse de sa voile, à admirer les paysages et à photographier les autres apprentis.

Port aura également été la scène du premier incident, un arbrissage heureusement sans conséquence mais qui nous rappelle à tous qu’une petite erreur peut se payer cher.

Et pour terminer, petite dédicace à Pascal qui ne souhaite plus s’accrocher à un bout de chiffon pour jouer les moucherons.

Merci à Rémi, Didier, Christian et tous les élèves pour ces moments forts !

Flo

ps : photos ici, vidéos


Debriefing (auteurs Remi et Didier)
Samedi 11 avril 2009 :

La météo semble s'être trompée et le N annoncé n'est pas là. Les balises que l'on reçoit sur la fréquence fédérale (143,9875) donnent du vent fort d'est et cela avec une grande amplitude mini-maxi au Revard (chaine juste derrière le Sapenay).

Du coup nous décidons d'aller sur le site d'Innimond, où nous pensons être plus éloignés de l'influence de la dépression "Italienne". Sur place c'est bien orienté mais fort sur le site habituel NE et on va faire une ballade sur le site SO - bizarrement il n'y a pas de vent et on envisage d'y revenir avec nos ailes - au retour aux camions le vent s'est calmé, il passera même cul après que Remi et Emmanuel aient décollés.

Innimond : trace de Remi


Le temps de les récupérer on va sur le site de Belley (Parves) où on fera de beaux petits soarings stoppés par l'arrivée d'un orage (intéressant pour voir comment ce type de phénomène arrive vite et son influence : pas bon d'être en l'air même a coté de l'orage) on attendra vainement que ça se calme une fois l'orage passé ...
NB : on a choisi ce site pour son faible dénivellé, donc moins sensible au vent météo, et d'où on peut plus rapidement aller poser, car des averses orageuses étaient prévues en fin de journée.

Vol de Parves

Dimanche 12 avril 2009 : toujours pas le nord annoncé ...

Les balises donnent un vent moins fort que samedi et il y a moins de risque d'orages, on opte pour le Sapenay.

C'est décollable mais le régime est spécial, au niveau du déco et un peu en dessous il y a du nord assez fort, il faut "craber" et accélérer pour quitter rapidement cette zone et retrouver un air plus calme et orienté un peu sud. On a donc vu ce que c'est que "craber" c'est à dire orienter son aile vers le vent pour maintenir sa trajectoire et ne pas dériver. On emploie également le "crabage" pour faire du soaring sur une pente.

Pour les vols de l'après-midi il y a plus de thermiques, mais les conditions un peu fortes font que l'on autorisera que les plus aguerris à faire du soaring, la majorité devant se contenter d'essayer de prendre du thermique en plaine.

Même sans vario on ressent l'accélération verticale quand on rentre dans un thermique, il faut alors attendre d'y être bien rentré (dépend de la taille du thermique) puis tourner pour rester dans la zone qui monte. Si on le ressent il faut tourner du coté où est le thermique, c'est à dire du coté ou on a une demi aile qui tire plus vers le haut.
La difficulté sans vario, c'est qu'une fois dans l'ascendance régulière on n'a plus aucune sensation (seule l'accélération est ressentie) et on ne sais pas bien si on continue a monter et à quelle vitesse.

Atterro du Sapenay vu d'en haut (bas de la photo)

Certains ont expérimenté les fermetures.
Que faire en cas de fermeture :
En cas de fermeture on essaie de garder son cap en se penchant dans la sellette coté ouvert, et éventuellement si ça ne suffit pas en freinant un peu coté ouvert.
Si l'aile ne se réouvre pas toute seule rapidement on peut pomper coté fermé pour l'aider a réouvrir.
Pourquoi garder son cap ? Pour éviter d'aller n' importe où (vers le relief par exemple) et pour éviter que l'aile parte en spirale engagée puis en autorotation.

nb : les ailes écoles que vous avez sont conçues pour conserver au maximum leur cap durant une fermeture, et rouvrent spontanément.
Que faire pour éviter les fermetures : une aile ferme quand l'aérologie varie brusquement. On évite beaucoup de fermeture en maintenant un niveau de frein (un peu d'appui sur les commandes, on dit que l'on "tient" son aile); de plus ainsi on ressent la fermeture : il n'y a brutalement plus de résistance du coté ou l'aile ferme et un maintient de la force appliquée sur la commande en descendant sa main pour la remonter juste après permet d'endiguer la fermeture.

On a pu travailler les approches :
Choix de la zone de perte d'altitude au vent du terrain et sans obstacles entre le pilote et le terrain. Choix du type d'approche, on ne survole pas le terrain.

Vol du Sapenay

Lundi 13 avril 2009 : toujours pas de nord ...

le vent est NE assez fort sur les balises et ça ne marchera pas au sapenay. Apres un petit tour par innimond (on n'ira pas jusqu'au déco, de peur d'y aller pour rien et de perdre trop de temps) on ira sur le site de Port près de Nantua.

L'occasion pour tous de tester le vol en soaring : gestion du relief et des priorités : la personne ayant la pente à droite est prioritaire et on doit lui laisser de l'espace (il est important de montrer à l'autre pilote qu'on l'a vu en effectuant une manœuvre franche).

On ne double pas un autre pilote, même si on est un peu en dessous ou au dessus. Quand on rattrape quelqu'un il faut faire demi-tour.

Apprentissage ou révision des oreilles (une puis 2) pour descendre ou ne pas trop monter et quitter une zone. Utilisation également des oreilles accélérées.

En soaring on crabe pour maintenir une distance constante par rapport au relief et on tourne toujours en évitant l'obstacle (virage du coté plaine).

Incident pour un élève-pilote (perte d'altitude et virage vers le relief) : à noter qu'un atterrissage dans les arbres est souvent bénin et sans trop de problème : si ça vous arrive si on peut il faut freiner normalement quand on arrive a la cime des arbres, et le plus souvent on se retrouve proche d'un tronc qui permet de redescendre.

Attention cependant : il y a souvent des sur-accidents par des chutes de personnes qui se détachent et descendent toutes seules, le mieux est d'attendre l'arrivée des secours.

Luc (rouge), Virg (orange) et Manu (au loin)

Vol de Port

Pour conclure :
Exercices abordés :
- utilisations de l'accélérateur.
- les oreilles.
- PTS, PTL et PTU.
- Gestion d'un obstacle de taille à l'atterrissage : la ligne électrique à Port.
Hébergement au Gîte de Culoz.
Globalement un bon week-end bien productif malgré l'incident a Port.

Rémi et Didier

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